Evoluer sur glacier en altitude : nos conseils


image : glaciers au Pakistan

L’été, la base des glaciers est sèche et l’on peut remonter jusqu’aux premières neiges sans encombre.

A partie de là,  il faut s’encorder, car des neiges débonnaires peuvent cacher de nombreux pièges. L’encordement doit être sur une distance minimum de 13-15 mètres en corde tendue.

Assez curieusement en Himalaya, les grimpeurs ont peu recours à l’encordement systématique sur glacier, et prennent ainsi un risque plus important. Il y a plusieurs raisons a cela :  l’hypoxie, la différence de rythme entre les grimpeurs, l’utilisation éventuelle de cordes fixes comme les nombreux aller retour sur un même itinéraire.

Il faut avoir avec soi un kit pour la confection d’un mouflage (broches, autobloquants…) et progresser piolet à la main fixé au baudrier ou avec une dragonne pour en éviter son éventuelle perte.

Surtout ne pas vous encorder aux extrémités pour avoir une réserve de corde pour un mouflage.

 

Les crampons

Nos habituelles recommandations : des crampons en acier 12 pointes semi automatique, il vaut mieux éviter le tout lanières, celles-ci étant sensibles au gel comme éviter le tout automatique, les crampons alu étant bon pour la « techno parade » .

Ils doivent être munis d’anti bottes indispensables pour éviter d’éventuelle glissade.

Les crampons doivent être affutés, car les pointes arrondies ne disposent pas du mordant nécessaire pour évoluer sur glace.

Ils doivent être correctement réglés sur les chaussures.

 

Les chaussures

Coques Plastiques en bon état  avec sur bottes pour le Mc Kinley, Khan Tengri, Ama Dablam, Aconcagua et éventuellement GI & GII.
Chaussures intégrales Everest GTX pour une altitude supérieure à 8000m.

 

L’encordement

Il doit être adapté au terrain et réajusté en fonction des besoins avec des anneaux de cordes, ne doit pas « trainer » mais doit être tendu, comme cela, si le second est déséquilibré, il se rééquilibre aussitôt.

Quand le terrain devient plus technique, il faudra tirer des longueurs et poser des points d’assurage.

 

Jours sans visibilité et jour blanc

Nombreux sont les grimpeurs « perdus » par un jour sans visibilité, un jour blanc ou le ciel et le sol se confondent. Combien se sont fait prendre sur l’épaule du K2 dans la tempête, ne pouvant plus retrouver le camp de 7400 m lors d’une redescente ou retraite précipité.

L’utilisation de fanions ( bambous ) permet de marquer d’éventuelle passage (crevasses) ainsi que l’itinéraire de retour.

Un altimètre permet de se situer : trop haut, trop bas.

Un croquis ou une photo permet aussi de se situer.

 

Rappels

Au relais, une vérification s’impose, toute sangle trop décolorée, pitons branlants, cordellettes doivent être remplacé en cas de doute.

 

Cordes Fixes

Il arrive d’évoluer sur de vielles cordes fixes (par exemple sur un éperon rocheux) posées des années auparavant, et en général en mauvais état.

Il ne faut pas mettre tout son poids dessus et rester sur ses pieds, de plus il s’agit souvent de cordes asiatiques ayant des résistances assez faibles, la prudence est de mise lorsque l’on utilise ce type de cordes et ne pas hésiter a « s’assurer » sur plusieurs cordes différentes à la fois, comme en saisir plusieurs dans la même main.

 

Conclusion

Lors de la descente la vigilance est amoindrie, comme on est très fatigué, il ne faut ne pas hésiter à se reposer et vérifier a plusieurs reprises ses points d’assurage, son descendeur….Est il bien mis ?

 

Partir en expé, cela peut être relativement facile si l’on dispose d’un budget conséquent, un Mont Blanc, une cascade de glace peu faire croire que l’on sait évoluer dans le monde vertical et l’on est prêt a s’attaquer a l’Everest, cela peut malheureusement arriver.

Quand on souhaite évoluer à plus de 6000m, l’autonomie doit être la norme.

 

Combien ont réussi l’Everest, écrit un livre, donné des leçons, fait de la politique, alors qu’ils ont réalisés l’ascension au milieu de dizaine d’autres « prétendants » aidé de Sherpas, et les réflexes démultipliés par une utilisation abusive d’oxygène, leurs ont fait croire qu’ils pouvaient être au niveau de bons alpinistes.

 

Que ce serait il passé si ils avaient été isolés, perdu un crampon, sorti de l’itinéraire.

 

Aucun incident n’est anodin …