récit de l’ascension au K2 8611 m par Gilles Bouchet

K 2 Expedition  « la montagne des montagnes »

 

Avec ses 8611m le K2 est la seconde montagne la plus élevé au monde après l’Everest.

Le K2 se trouve au Nord du Pakistan sur la frontière sino-pakistanaise, non loin de la zone de conflit territorial avec l’ Inde, de nombreux fleuves indiens et pakistanais prenant sources dans cette zone, on peut dire que c’est la bataille pour l’eau.

Cette zone étant très militarisée et contrôlée, le tourisme est sans risques.

En 1856 : T.G Montgomerie qui donne un nom au plus haut sommet du Karakorum, K1, K2

En 1954 les italiens Achille Compagnoni et Lino Lacedelli sont les premiers a gravir le K2 par la voie historique de « l’éperon des Abruzzes », nommé ainsi suite à une tentative en 1909 (sic) jusqu’a 6000m du Duc des Abruzzes.

L’éperon des Abruzzes est une ligne logique permettant d’atteindre l’épaule du K 2 par un parcours principalement rocheux qui permet de se mettre à l’abri d’un bon nombre d’avalanche, pour moi cette voie est très sûre et logique, il n’y a pas de crevasses avant 7500m et les seules avalanches peuvent venir de la grande pente qui monte au camp 1, 5300m à 6100m.

Les tentatives se déroulent versant sud, Pakistanais, la voie la plus utilisée est la voie des Abruzzes bien qu’aujourd’hui de plus en plus de personnes utilisent la « voie des espagnols » plus proche du camp de base.

Le K2 avec sa forme de pyramide est probablement la plus belle montagne du monde.

J’ai pu tenter a deux reprises le K2.

2003

Expédition internationale, non commerciale, partage du permis au sein d’une expédition comprenant deux canadiens francophones, un autrichien, un géorgien qui a rejoint l’expédition plus tard.

L’expédition a démarré d’Islamabad au Pakistan, puis par la fameuse Karakorum High Way, environ 700 km de route construite à flanc de montagne, souvent coupée par les glissements de terrain et les éboulements.

Arrivés à Skardu nous prenons des jeeps qui nous amène au village d’Ascole d’ou par le trekking.

le 3 juin pour Baltoro Glacier qui reste un magnifique trekking ouvert aux amateurs de belle randonnée.

L’acclimatation se déroule sur sept jours en remontant le glacier, une des principales source d’eau du Pakistan, pour arriver au camp de base à environ 4900 mètres.

Sont présents à notre arrivée une expédition Andalouse de 8 membres et trois tchèques, pour le K2 et le deuxième sommet du monde, il n’y a pas foule …

Avec nous, nous avons un cuisinier pakistanais et son aide.

Arrivé au camp de base, à 4900m l’aide cuisinnier se plaint de mal au ventre et de mal a la tête, personne ne prend cela au sérieux étant donné la pluspart des membres de l’expédition ont ces symptômes, je lui donne de l’aspirine et au lit.

Le lendemain vers sept heures du matin, il est dans le coma, on le met dans le caisson et avec l’aide du médecin andalous, nous lui faisons des injections.

Il se réveille au bout de trois quart d’heures et nous le brancardons plus bas afin qu’il descende d’altitude puis finalement pris en charge par l’armée pakistanaise, je le retrouverai deux moins plus tard en pleine forme au camp de base du GII 8035m.

Je décide de grimper seul, mon choix s’étant porté sur l’éperon des Abruzzes, la voie normale, ce qui n’est pas le cas de mes compagnons.

Temps peu stable, grimper et faire des portages seul nécessite une logistique que je ne possède pas ce qui me handicape pour installer des camps .

Une grosse expédition commerciale suisse arrive entre temps ainsi qu’une expédition nationale Kazakhs, ce qui permet l’accélération de l’équipement de l’éperon des Abruzzes.

le temps passe, il y a une tentative de l’expédition suisse vers le sommet stoppé par de la glace et un mort aux environs de 8000 mètres.

les derniers jours de juillet la météo se détériore encore, il est temps de retourner à la plage.

La plus part des expéditions présentes en 2003 reviennent pour 2004, le K2, ça se mérite!

Le K2 reste invaincu en 1999, 2000, 2002 et puis 2003..

le Broad Peak, en face du K2 a été parcouru par 18 nouveaux sumiteurs.

2004

2004 est le centenaire italien de la première ascension par Lino Lacedelli et ses compagnons, je suis de retour comme la plus part de ceux présents en 2003.

De grosses expéditions italiennes sont présentes pour l’évenement ainsi que suisses, russes, sino-tibétains, japonais, espagnols…

fin juillet une erreur tactique me fera perdre le sommet.