Nanga Parbat 8126


Nanga Parbat 8126m

« La montagne des allemands « 

Le Nanga Parbat est situé au Pakistan dans les zones tribales à environ 300 kms au nord Islamabad, la capitale.

Les expéditions sont tolérées à condition que le personnel employé soit originaire de la vallée, les villageois sont armé de Kalach et ni l’armée pakistanaise ni la police ne pénètrent dans la vallée.

Le Nanga Parbat est l’un des sommets de 8000 mètres parmi les plus difficiles, 4000 mètres de face, l’un des plus grand dénivelé au monde, du camp de base 4100m au sommet 8126m.

Il est très peu fréquenté contrairement aux centaines de personnes présentes à l’Everest, Cho oyu 8201m et Shishapangma 8046m qui sont les plus parcourus.

Hormis ces trois sommets le reste des sommets de plus de 8000m reste très peu fréquenté et il est souvent difficile de trouver une expédition.

A savoir que les principaux sommets de plus de 8000m sont au nombre de quatorze : Annapurna 8091m, Nanga Parbat 8126, K2 8611m, Manaslu 8163m, Kangchenjunga 8586m, Dhaulagiri 8167m, Everest 8848m, Makalu 8453m, Shishapangma 8046m, GI 8068m, Broad Peak 8047m, Lhotse 8516m, GII 8035m, Cho Oyu 8201m, mais son de niveau de difficultés inégales.

A l’époque de la conquête des 8000, chaque nation a concentré ses tentatives une montagne différente : les anglais à l’Everest, les Italiens au K2, les français à l’Annapurna, les japonais au Manaslu, les allemands au Nanga Parbat… mais la conquête du Nanga Parbat fut un vrai massacre ce qui lui value le surnom de « Killer mountain », bien sur, aujourd’hui ce qualificatif me semble un peu exagéré.

Les difficultés sont l’ engagement total, il y a peu de grimpeurs au camp de base comme aucune chance d’ avoir du secours au dessus de 5000m. Parmi les dangers : des avalanches permanentes dans un grand couloir de 1000m à plus de 50 degré qui monte au camp 2, des avalanches à répétitions au camp 3, une extrême raideur tout au cours du parcours bien souvent sans cordes fixes, une vraie aventure.

Le K2 et le Nanga sont mes montagnes de plus de 8000 préférées.

Résumé de l’ expédition :

Après avoir pris goût aux expéditions lointaines au Mac Kinley, Alaska, J’ai pu enchaîner les expéditions sur les hauts sommets. Au printemps la saison d’Himalaya se profile, deux buts encaissés au K2, 8611 m , les années précédentes avait un peu refroidit mon enthousiasme.

Le soir même j’envoie un mail à mon agence locale pour savoir si elle a une expédition au Nanga Parbat, changer un peu de massif me ferait du bien. Bingo !

Un permis international avec deux Tchèques, un Géorgien et un Letton, ambiance république de l’est, me voila à Islamabad au 20 juin, les autres ne sont pas là, je rallie le camp de base, du moins sans les porteurs perdus en route, et. personne, tout seul avec de la neige qui n’en finit pas de tomber. Dix jours plus tard les premiers estivants arrivent, on va pouvoir aller à la montagne.

Je pars avec deux suisses et leur porteur d’altitude et l’on rallie péniblement la base fameux « Kinshoffer Wall » environ 150 mètres de ressauts rocheux, des fois des portions mixtes mais la principale difficulté consiste dans le choix de l’échelle, trois échelles différentes sur un même portion accompagné d’une dizaine de corde en relativement bon état, le mieux c’est de virer les crampons. Bivouac de fortune avec une tente pour trois posée en équilibre sur un emplacement de camping pour tente mono place !

– On l’amarre ? Non, non, ce n’est pas nécessaire !

Donc nuit en équilibre avec les fesses dans le vide ! Résultat, retour au camp de base le surlendemain par ce même corridor qui vaut bien une bonne course alpine aux alentours de 900 mètres 55 à 60 degré à la fin du couloir, avec cordes fixes faciles, mais là sans !. On va attendre un peu.

Après la montagne s’équipe progressivement, quelques succès Tchèques et Suisses nous donnent confiance.

Je participe à l’équipement des cordes fixes et pose mes camps 2 à 6100 mètres et 3 à 6700 m sachant que je monte moi même tout mon matériel donc j’allège, un sac de tentes litres avec un réchaud, un tapis de sol et une combinaison pour dormir, quand à la bouffe. le soir avec l’estomac vide je peux en rêver à souhait !

Je dispose de trois tentes pour chaque camp, mais l’une d’elle, la plus chère, disparaîtra sous une avalanche .je n’étais pas là !

Le 8 juillet après plusieurs semaines d’inactivité abrutissante enfin la chance me sourie, je discute avec mes voisins japonais qui me disent qu’ils vont tenter le sommet, c’est parti ! Camp 1, le bulletin météo nous est toujours favorable, camp 2 fait mauvais, camp 3 une nuit, deux nuits, trois nuits, désormais je suis à jeun ..

A camp 3 les avalanches se succèdent de plus en plus proches des tentes et on fini par passer l’après midi encordés à des corps morts, dans l’attente de passer sous la suivante ! Pour moi, c’est la panique, on est fait comme des rats !

Les japonais eux, conservent leur attitude impassible de Samouraï. Camp 4, le matin enfin une éclaircie, allons au sommet, départ à deux heures du matin, on brasse avec tout ce qu’il est tombé ces derniers jours, on se relaie pour la trace et à quatre heures du matin, de la lumière sous le sommet ! Esprit est tu là ? Et la lumière vient à nous sous la forme de deux coréens catapultés par leur équipe depuis 7600 m , versant rupal effectuant la traversée du Nanga ! Incroyable !

On attaque la pyramide summitale à près de 7300 m , c’est raide et là, les cordes fixes, c’est fini, si tu te rates tu descends ! Le 15 Juillet vers 15 heures tout notre petit groupe est au sommet..

 

Notre groupe  au sommet le 15 Juillet :

Egocheaga Jorge 
De Choudens Sandrine 
Gilles Bouchet 
Iizuka Toshihiro  
Yoshida Hideki
Nakamura Kazusada
Tanabe Osamu
Kenmochi Noriyuki
Sunaga Shunsuke

Merci à eux.